La pieuvre à l’intérieur des terres : une entreprise de Palencia réalise un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros et crée 60 emplois en l’espace de six mois.

Palencia (EFE) – Facturer 20 millions d’euros et créer 60 emplois en seulement six mois, c’est possible. C’est ce qu’a démontré l’entrepreneur de Palencia Conrado Merino avec sa nouvelle entreprise, Merpacífico, spécialisée dans la transformation du poulpe dans l’Espagne intérieure et presque vide.
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est à Palencia que l’on cuisine le plus de poulpe au monde. Merino voyait dans la capitale le port idéal pour poser les tentacules d’une pieuvre cuisinière.

Il a d’abord fondé Viveros Merimar, en 1991, une entreprise dédiée au commerce de gros de poissons et de fruits de mer qui est devenue leader dans la commercialisation du poulpe cuit et qui a fini par être vendue, en 2018, à Angulas Aguinaga. Cinq ans plus tard, cet homme d’affaires, qui a plus de trois décennies d’expérience et qui est également président de la chambre de commerce de Palencia, a décidé de revenir. Il l’a fait avec sa fille, Manuela Merino. Et à eux deux, ils ont doublé la mise.

« Nous nous engageons une fois de plus à Palencia. Nous sommes très palenciens et nous sommes fiers de parier sur Palencia et de créer de la richesse ici », a déclaré Conrado Merino lors d’une visite au cours de laquelle il a montré à la présidente du conseil provincial, Ángeles Armisén, et aux médias les nouvelles installations situées dans la zone industrielle.

Merpacífico a été construit juste à côté de Viveros Merimar, le premier grand projet de cet homme d’affaires qui a grandi dans l’échoppe de poisson que sa grand-mère Teodora puis son père tenaient sur la place du marché de Palencia.

Merpacífico, 17 millions d’investissements et 20 millions de chiffre d’affaires en seulement six mois

Son dernier projet totalise 10 000 mètres carrés d’installations, avec une grande capacité d’entreposage frigorifique et une technologie de pointe, ce qui a représenté un investissement de 17 millions d’euros.

En outre, Manuela Merino est à la tête d’un système de gestion moderne qui permet de distribuer des milliers de tonnes de poulpe, directement depuis les lieux de pêche, dans les principales zones de pêche, où ils disposent de leurs propres congélateurs et d’experts qui sélectionnent les meilleurs poulpes, jusqu’à l’usine de Palencia où ils sont cuits, transformés et emballés à la mesure de chaque consommateur.

Cette infrastructure, l’expérience accumulée dans le secteur, l’engagement des employés et la confiance des clients ont permis de clôturer l’année 2023 avec un chiffre d’affaires de près de 20 millions d’euros, et ce après seulement six mois d’activité. Mais on prévoit que dans les cinq prochaines années, l’entreprise réalisera un chiffre d’affaires compris entre 80 et 100 millions d’euros, en exploitant au maximum la capacité de production des installations : 10 tonnes de poulpe frais et 10 tonnes de poulpe cuit par jour.

En outre, Merpacífico s’est positionné sur le marché international et distribue son poulpe cuit en Italie, en France et en Allemagne. Mais d’autres marchés plus lointains comme le Japon, la Chine, l’Australie, le Canada et les États-Unis, entre autres, se distinguent également. Actuellement, les exportations représentent 70 % des ventes, mais l’objectif est que la production soit bientôt répartie à parts égales entre le marché intérieur et les marchés d’exportation.

Un effectif initial de 60 travailleurs

Merpacífico a démarré avec un effectif de 60 employés, mais au cours de l’année 2024, elle prévoit d’ajouter de nouveaux employés jusqu’à ce qu’elle atteigne 150 employés et triple son effectif en moins de cinq ans.

À cet égard, la présidente du Conseil provincial de Palencia, Ángeles Armisén, a remercié Conrado Merino « pour l’intérêt qu’il porte à l’investissement à Palencia et à la création d’emplois et d’activités économiques ».

M. Merino a profité de l’occasion pour souligner la nécessité de créer des emplois dans les provinces qui perdent de la population et pour demander aux administrations « de prendre conscience qu’elles doivent favoriser ces opportunités et fournir tous les moyens nécessaires pour que les gens investissent dans notre territoire ».

Dans ce contexte, il a regretté que la subvention demandée au Centre pour le développement technologique et l’innovation (CDTI) pour Merpacífico ait été refusée à deux reprises. « Sur le papier, ils ne considéraient pas ce projet comme viable », a déploré M. Merino. « Nous avons été déboutés deux fois et nous avons porté l’affaire devant les tribunaux », a poursuivi l’homme d’affaires, qui a appelé les représentants politiques à défendre les hommes d’affaires qui investissent et prennent des risques pour leur terre.

1 million d’euros pour Tortumar 95, une nouvelle entreprise dédiée à la logistique et au stockage de produits surgelés, qui impliquera un investissement de 5,4 millions d’euros et créera 10 nouveaux emplois.